The Girl I Like Forgot Her Glasses commence sur une note charmante : un lycéen, Komura, et une camarade de classe, Mie, se rapprochent par le biais d’une situation apparemment banale. Mie, qui a oublié ses lunettes, dépend de Komura pour suivre les cours. Cette idée de base, avec son potentiel pour des interactions mignonnes et des situations cocasses, est exploitées à l’extrême. Dès le premier épisode, il est clair que la série compte sur la même dynamique : Mie oublie ses lunettes, Komura l’aide, et des moments tendres s’ensuivent. Mais après plusieurs épisodes, le concept commence à devenir un prétexte pour prolonger la série.
La critique d’une romance figée
L’animation se veut fraîche et agréable, avec des plans visuellement séduisants et une bande sonore douce, mais la répétition du schéma de l’oubli des lunettes rend l’histoire stagnante. Un élément qui devait être une source de comédie et de tendresse devient le moteur principal d’un enchaînement de quiproquos sans fin. En l’absence de véritables arcs narratifs ou de développement des personnages, le spectateur se retrouve à regarder la même interaction, épisode après épisode, ce qui nuit à l’intérêt général de la série.
Des personnages aux contours flous
L’animé se concentre principalement sur la relation naissante entre Komura et Mie, mais laisse de côté des éléments essentiels pour enrichir l’histoire. Les motivations du héros restent floues ; on ne sait pas pourquoi il est attiré par Mie ni ce qu’il aime en elle. Mie, quant à elle, est souvent réduite à son rôle de « fille mignonne qui oublie ses lunettes ». Ce manque de profondeur rend difficile pour le spectateur de s’attacher véritablement aux personnages ou de se soucier de leur progression.
Une critique de la production des romances modernes
La répétition des tropes et l’absence de profondeur soulignent un problème plus vaste dans la production des romances animées : l’accent mis sur le fan service au détriment d’une véritable intrigue. Le concept de la « fille parfaite », souvent mineure et sans défauts majeurs, est courant dans de nombreuses séries. Celles-ci visent généralement un public spécifique, souvent plus jeune, en privilégiant des situations « mignonnes » au lieu de construire des récits qui peuvent véritablement captiver ou émouvoir. En conséquence, des séries comme The Girl I Like Forgot Her Glasses risquent de contribuer à une image stéréotypée des romances, où les intrigues intéressantes et les personnages profonds sont sacrifiés pour des scénarios faciles et des moments de « kawaii » superficiels.
L’importance de l’originalité et de l’engagement
Des œuvres comme Chuunibyo, Tsuzure Children, ou Bunny Girl Senpai montrent qu’il est possible de créer des romances qui vont au-delà des clichés et qui touchent le spectateur par leur sincérité et leur écriture soignée. Ces séries parviennent à mêler des moments de comédie et de romance à des intrigues plus profondes et des personnages auxquels on peut s’identifier. À l’opposé, The Girl I Like Forgot Her Glasses offre une expérience de visionnage qui, bien que réconfortante par moments, n’invite pas à l’investissement émotionnel.
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En fin de compte, The Girl I Like Forgot Her Glasses est une série qui démarre avec un concept mignon, mais qui peine à évoluer. L’animation reste agréable, et les moments de douceur peuvent séduire certains spectateurs, mais les répétitions et la superficialité des personnages ternissent l’expérience. Il est essentiel, pour le bien du genre, que les créateurs de romances s’efforcent de proposer des récits plus riches, où les personnages sont plus que de simples archétypes et où les intrigues ne se limitent pas à un schéma unique et prévisible. Pour ceux qui recherchent des histoires de romance captivantes et bien écrites, il est préférable de se tourner vers des séries qui parviennent à allier authenticité et innovation.